Alors que nous transmettions en direct l’extraction du fioul lourd au Mahebourg Waterfront cet après-midi, nous avons été approchés par un policier essayant de s’enquérir de la nature de notre activité. Sa première question était de savoir si nous étions de la presse ou non. Que nous soyons une presse indépendante, en ligne ou de petite taille, nous faisons en effet partie des médias. Dès que nous avons répondu à son inquiétude, il a expliqué qu’il avait reçu l’ordre de ne permettre à personne d’être présent dans la zone concernée, en particulier les médias.
Après quelques échanges, ce dernier s’est lassé de nous et a fini par lâcher prise. Il va sans dire que l’expression «en particulier les médias» a retenu notre attention. Pourquoi essayer de cacher l’ampleur des dégâts causés à nos plages et lagons alors que la situation à Maurice fait déjà la une des journaux internationaux? Au cours des deux derniers jours, la plupart des grandes sociétés de presse étrangères ont rapporté l’incident impliquant le MV Wakashio.
Comme s’il ne suffisait pas de mettre des zones de vol restreintes pour les drones à proximité du navire lui-même, le droit appartient désormais aux personnes au pouvoir de décider jusqu’où nous pouvons aller dans un espace public.
Merci aux «hors-la-loi» qui risquent de se faire sanctionner par le département de l’aviation civile pour nous montrer l’ampleur du carnage vu d’en haut.
Nous vivons à une époque où la liberté de la presse est menacée. C’est un fait de dire que les images rapportées dérangent certaines personnes. Il est important de se rappeler que les critiques ne viennent pas d’un petit groupe de protestataires mais d’une grande partie de la population, si ce n’est l’ensemble de la population elle-même, qui souffre non seulement des dommages causés par le coronavirus mais maintenant de l’impact catastrophique que le déversement d’hydrocarbures a sur la vie marine et ses industries connexes, tels que la pêche.